Millin en donne la description suivante :
« La façade de la chapelle Saint-Julien, dit-il, étoit très pittoresque : son portail (planche I), d’une architecture gothique, très délicate, étoit composé d’une grande arcade, accompagnée de quatre niches.
« La frise de l’arcade est remplie de petits anges délicatement sculptés ; ils sont occupés à jouer de divers instrumens, tels que l’orgue, la harpe, un instrument fait en triangle, et dont les cordes, au lieu d’être perpendiculaires, sont horizontales ; le violon[1], le rebec à trois cordes, la vielle, la mandoline, le psaltérion, la musette, le cor, le hautbois, la flûte à bec, la flûte de Pan ou syrinx, les timbales, le luth et le timpanon. »
« …Dans la niche à gauche de la porte est la figure de saint Julien… »
« Quelques personnes ont pensé que la statue de l’autre niche étoit celle de Colin-Muset, qu’on dit avoir contribué de ses deniers à la construction du portail ; mais il est plus naturel de penser qu’en face de la statue de saint Julien on a placé celle de saint Genest, patron des menestriers et de leur église… »
« Cette statue de saint-Genest[2] est coiffée d’une espèce de toque, et vêtue d’une tunique et d’un ample manteau ; elle tient à la main un violon : elle a été souvent citée par les antiquaires. »
« Ce violon est à quatre cordes et absolument semblable à ceux d’aujourd’hui ; la statue a été mutilée, et le bras droit a été cassé avec l’archet[3]. »
Primitivement, ce violon devait être une vièle ou une
- ↑ Ce violon était probablement une vièle à archet ou une viole, le portail ayant été édifié au xve siècle, au plus tard.
- ↑ Rotrou a fait de Saint-Genès le héros d’une de ses meilleures tragédies.
- ↑ Millin. Antiquités nationales, ou recueil de monuments pour servir à l’histoire générale de l’empire françois, Paris, 1790.