Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/162

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de la caisse, et les deux autres, dans le haut de la table de chaque côté de la touche. Sur le cheviller, cinq points en losange figurent les chevilles, bien qu’il n’y ait que quatre cordes (celui du milieu n’était sans doute que décoratif).
rote
Vitrail de la cathédrale de Troyes
(xiiie siècle).
L’archet, excessivement long, en forme d’arc, est tenu de la façon inverse à celle qui a été adoptée depuis, à peu près comme le tenait le célèbre contrebassiste italien Dragonetti.

Quel était l’accord de la rote ? Jérôme de Moravie n’en parle pas ; mais il est à supposer que lorsqu’il dit dans son chapitre xviii : « Nous parlerons d’abord de la rubèbe, puis des vièles — « Idcirco primo de rubebâ, posteà de viellis dicemur », il a, comme le fait justement remarquer Coussemaker, « par ce mot collectif viellis, voulu désigner tous les instruments à archet de son temps, et y comprendre la rote et la gigue. Cette conjecture se fortifie en voyant la plupart des auteurs du Moyen Âge employer le mot vièles dans un sens collectif. » Il est donc probable qu’un des accords indiqué pour la vièle s’appliquait également à la rote, qui était non moins estimée et recherchée.

III

Les trouvères et les troubadours employaient surtout la rote pour accompagner ou pour jouer les lais. M. Edélestan