Viole[1], guiterne, citole,
Harpe, trompe, corne, flajole,
Pipe, soufle, muse, naquaire,
Tabouie, et quanque on puet faire,
De dois, de pennes et de l’archet
Oïs et vis en ce parchet.
C’est encore à Jérôme de Moravie qu’il faut s’adresser pour avoir la définition de la rubèbe et connaître son accord :
« La rubèbe, dit-il, est un instrument de musique qui n’a que deux cordes à une distance d’une quinte l’une de l’autre ; cet instrument se joue comme la vièle, avec un archet. Ces deux cordes, tant par elles-mêmes qu’autrement (c’est-à-dire sans et avec application des doigts sur les cordes)[2] rendent dix sons, savoir : depuis C, fa, ut (ut grave), jusqu’à D, la, sol, ré (ré à la neuvième de l’ut), de la manière suivante. Celui qui veut jouer de la rubèbe doit tenir cet instrument de la main gauche, entre le pouce et l’index, immédiatement près de la tête, de la même manière que l’on tient la vièle. S’il touche avec l’archet la première corde, sans y appliquer les doigts, elle donne le son C, fa, ut, (l’ut grave) ; si l’on applique l’index sans l’arrondir, ainsi que nous l’entendons dans l’application des autres doigts sur la rubèbe comme sur la vièle, mais en le laissant tomber naturellement sur cette corde, elle donne D, sol, ré (ré grave). Si l’on applique le médiaire immédiatement auprès de l’index, ce que l’on doit faire de tous les autres doigts, tant sur la rubèbe que sur la vièle, on obtient le son E, la, mi (mi grave) ; en appliquant l’annulaire ou quatrième doigt, on obtient le son F, fa, ut (fa grave). Il est, en outre, nécessaire que ce soit la corde suivante qui forme les autres