Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/220

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La première de ces dénominations était généralement employée par les trouvères, tandis que la seconde semble avoir été préférée par les troubadours :

Lus viola lais del Cabrefoil,
E l’autre cel de Tintafoil ;
L’us cantet cels del fis Aimanz,
E l’autre cel que fes Iwanz :
L’us menet arpa, l’autre viula
L’us flaustella, l’autre siula.

(Giraud de Cabrera, Roman de Flamenca.)

Le même auteur dit aussi :

Mal saps viular
Mal t’enseignet
Cel que t’montret
Los dotz à menar ni l’arçon.

À partir du xve siècle, le nom de viole resta définitivement à l’instrument à archet, à éclisses et à manche et cela, quelle que fût sa taille. C’est aussi vers cette époque que la symphonie hérita du nom de vielle, qu’elle a toujours porté depuis.

II

Les violes étaient le résultat des améliorations successivement apportées aux vièles. Ce n’était plus un ensemble d’instruments, mais bien une famille, dans laquelle chaque individu, tout en ayant quelques petits détails particuliers et des proportions différentes à cause de son diapason plus ou moins élevé, reproduisait à peu près le même modèle.

Les nouveaux instruments sont uniformes, on ne les voit plus tantôt plats, tantôt bombés. Que la viole soit petite ou grande, la caisse de résonance est toujours plate, des éclisses assez hautes en font le tour et relient les deux