Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/282

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pard Duiffoprugcar, inscrits sur la gravure de Wœiriot[1].

Vidal donne la reproduction d’une non moins belle « viola a gambe » de Duiffoprugcar, qui a aussi une tête de cheval à l’extrémité de son cheviller, et sur le fond de laquelle est représenté, toujours en marqueterie, le sujet connu sous le nom du Vieillard à la chaise d’enfant, dont on attribue le dessin à Baccio Dardinelli et à Augustin Vénitien la gravure, qui aurait été publiée de 1520 à 1536. Vidal a négligé de faire connaître les dimensions de cette viole qui est un très beau modèle de la lutherie de cette époque et appartenait en 1876 à M. Louis de Waziers.

Nous allons parler maintenant de la basse de viole dite au plan de la ville de Paris, qui, après avoir appartenu successivement à MM. Roquefort, Raoul, J. B. Vuillaume, et s’être promenée pendant quelque temps en Russie, se trouve actuellement au Musée du Conservatoire de Bruxelles.

Plus petite qu’un violoncelle, elle est de la grandeur ordinaire des basses de violes, car elle mesure :

Longueur totale de la caisse 
700 millimètres.
Longueur totale du bas 
380
            du milieu des C 
220
            du haut 
285

Quant à sa décoration, nous laissons la parole à Henry Coutagne, car nous ne saurions mieux la décrire :

« On est frappé tout d’abord, dit-il, de la richesse et de la variété de sa décoration. Le manche se recourbe en avant sous la forme d’une tête de cheval assez grossière, mais sa face postérieure est recouverte de sculptures compliquées et très délicates représentant une tête de femme, deux lions, un satyre jouant de la flûte de Pan, le tout encadré d’animaux, de fruits et d’instruments de musique. Le tire-corde lui-même est recouvert d’incrustations où sont figurés,

  1. La marque se trouve sur le talon du manche. La légende latine est placée, dans un petit cartouche, à l’extrémité de la touche.