Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/293

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thiques a été installé sous la touche à une époque assez rapprochée, mais au début elle n’était montée que de six cordes en boyau, dont deux filées.

Plein de charme et de douceur, le son des violes n’est pas aussi timbré ni aussi énergique que celui des instruments composant le quatuor moderne. Cela tient à ce que les éclisses des violes sont en général trop élevées par rapport à la grandeur de la caisse de résonance ; et aussi à leurs nombreuses cordes, dont le poids fait un peu l’effet d’un étouffoir sur la table.

Dans les violes les mieux proportionnées, comme la viole d’amour et la « viola a gambe », le son, tout en étant fin et pénétrant, ne manque pas d’ampleur. Mais dans le pardessus de viole, dont les éclisses sont démesurément hautes, il est absolument sec et pointu. Du reste, par une anomalie assez difficile à expliquer, les éclisses des petites violes sont en proportion bien plus élevées que celles des grandes violes.

XXII

Au xve siècle, on voit la viole figurer à la cour de Charles le Téméraire. La chapelle de ce prince était composée de vingt-quatre chantres, chapelains, clercs et demi-chapelains, non compris les enfants de chœur, l’organiste et les joueurs de luth, de viole et de hautbois de sa musique de chambre.

Dans son tableau des Noces de Cana (xvie siècle), Paul Véronèse a représenté les fameux peintres vénitiens exécutant un concert. Le Titien y joue de la contrebasse de viole, et Paul Véronèse lui-même y figure jouant de la viole.

Une édition publiée à Venise, en 1615, de l’opéra Orfeo, de Monteverde, qui fut représenté à la cour de Mantoue