en 1608, contient la composition détaillée de l’orchestre de cet ouvrage. On y remarque : Due contrabassi di viola, dieci viole a braccio, due violini piccoli alla francese et tre bassi a gambe.
Les différents instruments qui composaient l’orchestre de Monteverde jouaient toujours alternativement et n’étaient jamais réunis pour former un ensemble. Ainsi, les dieci viole a braccio faisaient les ritournelles du récitatif d’Eurydice ; l’Espérance était annoncée par une ritournelle des due violini piccoli alla francese et d’un clavecin ; Proserpine était accompagnée par les tre bassi a gambe.
Alessandro Romano, chantre de la chapelle du pape Paul III, en 1549, fut surnommé della viola à cause de son grand talent sur la viole.
Marco Fratinelli brilla aussi comme violiste à Rome vers la fin du xvie siècle[1]. Mais il semble qu’à partir de cette époque on négligea un peu la viole en Italie ; c’est du moins ce que laisse entendre Maugars, lorsqu’il dit :
« Quant à la viole, il n’y a personne maintenant en Italie qui y excelle, et même elle est fort peu exercée dans Rome : c’est de quoy je me suis fort étonné, veu qu’ils ont eu autrefois un Horatio de Parme qui en a fait merveille et qui en a laissé à la postérité de fort bonnes pièces ; et aussi que le père de ce grand Farabosco, Italien, en a apporté le premier l’usage aux Anglois, qui depuis ont surpassé toutes les nations[2]. »
Ainsi, Maugars nous apprend non seulement que la viole était quelque peu négligée en Italie, lorsqu’il y voyagea, en 1639, mais encore que Farabosco initia les Anglais à la viole, et que ceux-ci devinrent bientôt très habiles sur cet instrument.
Ce furent en effet les violistes anglais qui exécutèrent,