voit encore une peau tendue remplir les fonctions de table d’harmonie. Ce qui, selon nous, est la preuve que le rebab et le sarôh sont moins anciens que le ravanastron et la kemângeh, puisqu’ils ont emprunté leur table parcheminée à ces derniers.
rebabAvec le rebab africain, nous avons le modèle d’une barque ; le cheviller représente même assez fidèlement la quille d’un bateau, et des ouvertures percées sur les côtés rappellent aussi les sabords d’un navire[1]. Comme il était très usité sur les bords du Nil, on pourrait dire, qu’il est une imitation de la « dahabied[2] ».
Construit d’un seul morceau de bois creusé, une peau tendue lui sert de table d’harmonie, mais ne couvre qu’un peu plus de la moitié de la surface supérieure. C’est une feuille de cuivre, percée de quatre rosaces, qui recouvre l’autre partie, celle qui se trouve près du cheviller. Il n’y a pas de manche, et c’est tout juste si l’on peut y faire une note ou deux sur chaque corde en appliquant les doigts. La caisse est fortement « chanfreinée » sur les côtés pour le passage de l’archet, et les deux cordes, accrochées à une saillie du bas de la boîte, passent sur un petit chevalet. L’archet placé à côté a la forme d’un arc, il est on ne peut plus primitif.