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un vide qui s’étend jusqu’à la table à une longueur de 18 centimètres, et laisse à découvert tout l’intérieur du corps de l’instrument. La table est une peau de gazelle préparée et collée sur les bords de la caisse sonore. Les cordes, au nombre de trois, sont tendues par trois longues chevilles qui traversent la boîte du cheviller. Soutenues par un chevalet assez élevé pour laisser à l’archet sa liberté d’action, elles vont s’attacher à une lanière que retient la cheville du tire-cordes. Le corps du sarôh est chargé d’ornements peints, dorés et vernis avec beaucoup de délicatesse[1]. »

Ce que Fétis oublie de nous dire, c’est que, le chevalet du sarôh étant tout à fait plat, le musicien peut jouer sans aucune difficulté sur les deux cordes placées de chaque côté ; mais qu’il lui est tout à fait impossible de mettre celle du milieu en vibration sans toucher les deux autres. Dès lors, on se demande l’utilité des grandes cavités aménagées à droite et à gauche de la caisse du sarôh pour faciliter le jeu de l’archet.

On peut voir deux sarôh à peu près semblables à celui-ci au Musée instrumental du Conservatoire de musique, à Paris, où ils sont catalogués sous les nos 789 et 790.

Les quatre instruments à archet que l’on vient de voir sont les principaux et les plus anciens de l’Orient. Nous estimons qu’il est inutile de décrire toutes les variétés qui en dérivent, attendu que l’on y retrouverait les mêmes procédés de construction, et qu’il importe peu que tel détail y soit plus ou moins développé.

IV

Il en est un cependant, relativement moderne, la sarungie de l’Inde, qui mérite une mention toute particulière à cause

  1. Fétis. Histoire générale de la musique, t. II, p. 296.