Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/79

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l’un pour le manche et l’autre pour la caisse, sur laquelle on collait la table.

II

La vièle a occupé une place prépondérante dans la musique au Moyen Âge, et son histoire est intimement liée à celle de l’art. On la voit entre les mains des trouvères[1] et des troubadours[2], des jongleurs et des ménestrels[3], au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, partout enfin où l’on chante une ballade ou un lai d’amour :

Li aulcuns chantent pastourelles ;
Les autres dient en leurs vièles
Chansons, rondiaux et estampies,
Danses, notes et gaberies ;
Lais d’amour chantent et ballades.

(Jeannins Allart.)

C’était bien un instrument à archet :

J’alai o li el praelet,
O tote la vièle et l’archet,
Si li ai chanté le muset.

(Colin Muset.)

Fétis, qui cite ces deux vers[4], dit : « L’archet n’a jamais servi à jouer de la vielle, cet instrument s’appelait rote dans le Moyen Âge. » Les mots : la vièle et l’archet, ne laissent cependant aucun doute sur ce point. Nous nous réservons,

  1. Les trouvères étaient les poètes chanteurs et musiciens de l’ouest et du nord de la France.
  2. Troubadour, en provençal trobador. signifie : trouveur de poésie et de musique.
  3. Les jongleurs et les ménestrels étaient parfois poètes, mais, le plus souvent, chanteurs et instrumentistes. Ils interprétaient les œuvres des trouvères et des troubadours, lesquels ne cultivaient la poésie et la musique que pour l’honneur : tandis que les autres en faisaient leur métier.
  4. Bibliographie universelle des musiciens.