Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Par suite de l’absence d’échancrures sur les côtés de la caisse de l’instrument, pour le passage de l’archet, l’exécutant touchait au moins deux cordes à la fois ; il devenait donc facile de faire entendre sur la vièle des accords dans le genre de ceux décrits par Hucbald[1], sous le nom d’Organum ou Diaphonia.


vièle ronde à quatre cordes
Portail de la cathédrale Saint-Jean, à Lyon
(xiiie siècle).
Il existe de nombreux exemples de vièles à cinq cordes, en plus de ceux que nous avons déjà donnés, ce qui porte à croire que les instructions de Jérôme de Moravie étaient assez suivies.

Celle, de forme ovale, qui est sur un bas-relief de l’église de Norrey (Calvados), du xiiie siècle, a son cheviller brisé : elle possède un cordier très court, on n’y voit pas de chevalet ; une ouverture, pratiquée au milieu de la table au-dessous des cordes, y figure les ouïes.

Mais on rencontre des vièles ayant un nombre de cordes très variable, tantôt trois, quatre ou six, quelquefois deux seulement. Les instrumentistes les montaient sans doute selon leur besoin ou leur caprice ; cependant, la négligence des artistes qui les ont reproduites doit bien y être aussi pour quelque chose.

  1. Hucbald ou Hugbalde, moine de Saint-Amand (Nord), qui naquit vers 840 et mourut en 932, n’est pas seulement célèbre par ses traités de musique. Il a écrit un poème à la louange des chauves — Ægloga de Calvis — qu’il dédia à Charles le Chauve, roi de France, et dont tous les mots commencent par des C.