Aller au contenu

Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le premier violon fut donc un pardessus de viole transformé et simplifié.

On aurait dû le nommer violin, puisque, en italien, « violino » veut dire petit violon, tandis que « violone », qui signifie grand violon, a toujours été employé pour désigner la contrebasse.

Il est bien certain que le pardessus de viole n’a pas été transformé en violon d’un seul coup, et que l’on est redevable de celui-ci au concours de plusieurs luthiers ; mais on ignore leurs noms et rien ne fait prévoir que l’on doive les connaître un jour.

À cause de la dénomination : « violino piccolo alla francese » donnée au pardessus de viole, tout simplement parce qu’il était très usité en France, quelques auteurs ont prétendu que le violon était d’origine française ; mais jusqu’à présent rien n’est venu confirmer cette opinion. Le nom du luthier français à qui on devrait en attribuer la paternité est encore à trouver, et tout porte à croire que le violon a été créé en Italie, pendant la première partie du xvie siècle.

Andrea Amati, à Crémone, Gasparo da Salô et Giovanni-Paolo Maggini, à Brescia, ont le plus contribué à lui donner sa forme définitive. S’il a fallu bien des siècles pour amener le violon à son état de perfection, il n’a plus changé depuis 1550, et cela malgré les nombreuses tentatives qui ont été faites pour en modifier la forme et les conditions acoustiques.

L’élévation des voûtes a quelquefois varié ainsi que les dimensions du corps sonore ; mais aucun changement intérieur n’a été opéré, et les luthiers actuels construisent encore les contre-éclisses, les tasseaux, l’âme et la barre, exactement comme les vieux maîtres de Crémone et de Brescia.

En examinant un violon, on y remarque :

La table supérieure, dite table d’harmonie, et par abréviation la table, dans laquelle sont percées les , c’est-à dire les ouïes.