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violon » ; il s’y trouvait en compagnie de : « Jean-Augustin le Peintre et Jean Marchand, joüeurs de dessus de violon, Pierre Huguenot, joueur de taille, et Sébastien son frère, joüeur de haute-contre », et touchait : « 300 livres par an[1]. »

On peut donc en conclure que le nommé Fossart, altiste de la Musique de la reine, ne devait pas être un isolé et le seul à cultiver cet instrument ; et que par suite les « quintes » de la grande et de la petite Bande jouaient aussi de la quinte de violon.

Or, s’il y avait des altos dans les différentes organisations musicales de la Cour, il devait aussi s’en trouvera l’orchestre de l’Opéra.

Il est vrai que les partitions du temps ne contiennent aucune indication précise, et que si Lully écrivit souvent trois parties de violon bien distinctes, se croisant parfois et ne descendant jamais au-dessous du sol à vide, il ne renseigne pas le lecteur sur l’instrument avec lequel devait être exécutée la partie d’accompagnement écrite en clef d’ut troisième ligne. Mais si l’on consulte une partition de Richard Wagner, y apprendra-t-on que l’instrument désigné par le mot « viola » est un alto ou quinte de violon ? Cependant tous les musiciens modernes le savent. Il est probable que ceux du temps de Lully étaient également bien renseignés ; mais nous ne le sommes plus aujourd’hui sur certains usages d’il y a deux siècles.

Du reste, fait ignoré jusqu’ici, nous démontrerons plus loin que la basse de violon, ou violoncelle, était cultivée à la fin du xviie siècle. La quinte ou alto devait donc l’être aussi.

Nous ne citons qu’à titre de curiosité un manuscrit de la bibliothèque de l’Opéra, intitulé : Privilège accordé, arrêté rendu et règlement fait par Sa Majesté pour l’Académie royale de musique pour l’année 1712-1713, dont M. A. Pougin a parlé longuement[2]. Car s’il nous apprend que l’orchestre de

  1. L’État de la France, 1684, t. I, p. 433.
  2. Voir le Ménestrel du 9 février 1896.