Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/159

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c’étaient des quintes, des tailles et des hautes-contre de viole ou de violon.

Tous les grands luthiers construisirent des altos, Amati Stradivari, etc. ; ce qui est la preuve bien certaine qu’on devait en jouer. On a vu, plus haut, celui en forme de guitare que Pietro Guarnari fit à Mantoue en 1698. Nous sommes heureux de pouvoir en donner un de Gasparo da Salô, dont le dessin des contours est non moins intéressant.

Ce bel instrument n’a pas d’échancrures sur les côtés en forme de , et un seul coin, celui du bas, s’y remarque. Les , placées perpendiculairement, ont des ouvertures à peu près aussi grandes à chaque extrémité, et rappellent les du violoncelle d’Andréa Amati, déjà reproduit. Quant à la caisse, dessinée en cœur à l’emplacement du bouton elle a : 410 millimètres de longueur, 212 millimètres de largeur en haut et 260 millimètres de largeur en bas[1].

En France, l’alto ne fut pas l’objet d’une étude spéciale jusqu’à ces temps derniers. Ne possédant pas le brillant du violon ni la chaleur du violoncelle, il n’intéressait que des artistes et des amateurs dévoués, et n’était joué, le plus souvent, que par des violonistes médiocres. Mais un courant s’est établi en sa faveur depuis que des artistes comme Urhan, Mas, Trombetta, Van Waefelgkem, etc., ont fait valoir ses belles qualités ; et aujourd’hui, il est enseigné dans la plupart des Conservatoires. À Paris, la classe de M Laforge, créée depuis peu d’années, a déjà donné d’excellents résultats.

XVIII

Nommé « violoncello » en Italie, la basse de violon est appelée « violoncelle » en France.

  1. Gasparo da Salò a fait plusieurs altos de ce modèle. L’un d’eux décoré de doubles filets, appartient à M. F. Pingrié, à Paris.