Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/26

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qui en faisaient partie, quoique cultivant plusieurs instruments, y sont toujours désignés comme joueurs de violon, ou simplement les violons, appellation qui semble personnifier et comprendre tous les instrumentistes à la fois.

Le violon ne tarda pas non plus à être connu en Angleterre. En 1571, sous le règne d’Élisabeth, il y avait sept violons dans la Bande royale[1].

III

Andréa Amati fut le chef d’une famille de luthiers illustres, et de plus, le fondateur de la grande école de Crémone. Né, selon Fétis, pendant les premières années du xvie siècle, il mourut vers 1580. Ses ascendants étaient de très bonne noblesse et sont mentionnés, dans les annales de Crémone, depuis 1097.

Il passe, d’après certains auteurs, pour avoir été l’élève de Giovanni-Marcello del Bussetto, faiseur de violes qui travailla à Crémone de 1540 à 1580. D’autres prétendent qu’il apprit son art chez Gasparo da Salô, à Brescia ; mais le fait paraît plus que douteux, car, celui-ci étant né en 1542, se trouvait donc d’au moins vingt et quelques années plus jeune qu’Amati.

Charles IX, roi de France, lui commanda des instruments pour le service de sa Chapelle et de sa Chambre, à savoir : vingt-quatre violons, dont douze de grand patron et douze plus petits, six violes et huit basses. Vidal déclare que c’est une légende, et que malgré de longues et minutieuses recherches aux Archives, il n’a pu en découvrir la preuve. Il n’y aurait cependant rien d’impossible à ce que la chose fût vraie, et comme le disait si justement M. Julien Tiersot, dans une discussion similaire : « Tout en respectant l’autorité légitime des documents d’archives, gardons-nous pour-

  1. Voyez R. North’s memoirs, London, 1846.