Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/86

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naient lieu à de nombreuses contestations, auxquelles Dumanoir[1] espéra mettre fin avec de nouveaux statuts qu’il obtint de Louis XIV. Nous les donnons in extenso parce qu’ils montrent quelle était la situation des joueurs de violon de ce temps-là.

Statuts et Ordonnances

Faites par le Roy, pour l’exercice de la charge du roy des violons, maistres à dancer et joueurs d’instrumens tant hauts que bas, et la maistrise des dits violons, maistres à dancer et joueurs d’instrumens par toutes les villes de France :

« I. — Les maistres, tant à Paris qu’ès autres villes de ce royaume, seront tenus d’obliger leurs apprentifs pour quatre années entières, sans qu’ils puissent dispenser dudit temps, l’anticiper, ny descharger leurs brevets de plus que d’une année : à peine contre lesdits maistres de cent cinquante livres d’amende, applicables, un tiers au Roy, un tiers à la confrairie de Saint-Julien, et autre tiers au roy des violons ; et contre lesdits apprentifs qui auront surpris ou capté induement lesdites décharges pour plus longtemps, de pouvoir jamais estre admis à la maistrise.

« II. — Lesdits maistres seront tenus, suivant l’ordre accoustumé, de présenter leurs apprentifs, lorsqu’ils les prendront, audit roy des violons, et faire enregistrer leurs brevets sur leur registre, comme dans celuy de la communauté, pour lequel enregistrement ledit apprentif payera audit roy trois livres, et aux maistres de confrairie trente sols.

« III. — Lesdits maistres ne pourront enseigner les jeux

  1. Dumanojr était à la fois chef des vingt quatre violons, roi des ménétriers et maître à danser de la Grande Écurie ; de plus, il figure dans les états de 1637 sous le titre de baladin, aux appointements de 180 livres par an.

    Pour les noms des rois des ménétriers et des violons, voir T. I. pages 101 et suivantes.