Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/95

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Toutes les lieutenances furent abolies. Guignon démissionna, et Louis XV supprima la royauté ménétrière par l’édit suivant :

Édit du Roi portant suppression de l’office du Roi
et Maître des Ménestriers (Versailles, 1773).

« Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous présents et avenir, salut. Notre amé Jean-Pierre Guignon, nous ayant très humblement fait supplier d’agréer sa démission pure et simple de l’office de roi et maître des ménétriers et joueurs d’instrumens, tant hauts que bas, dans notre royaume, dont nous l’avons pourvu par nos lettres du quinze juin mil sept cent quarante-un, nous nous sommes fait rendre compte des pouvoirs et privilèges généralement attribués à cette charge, et bien informé que l’exercice desdits privilèges, que ledit sieur Guignon s’est abstenu de mettre en usage, paroit nuire à l’émulation si nécessaire au progrès de l’art de la musique, que notre intention est de protéger de plus en plus, nous avons jugé à propos, en déférant à la demande dudit sieur Guignon, de supprimer à toujours ladite charge. À ces causes et d’autres à ce nous mouvant, de l’avis de notre Conseil et de notre science, pleine puissance et autorité royale, nous avons, par notre présent édit perpétuel et irrévocable, éteint et supprimé, éteignons et supprimons la charge de roi et de maître des ménétriers et joueurs d’instrumens tant hauts que bas de notre royaume, vacante par la démission volontaire qu’en a faite le sieur Guignon. Si donnons en mandement à nos amés et féaux conseillers les gens tenant notre cour de Parlement à Paris, que notre présent édit ils aient à faire publier et à registrer, le contenu en icelui exécuter pleinement, paisiblement et perpétellement, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchemens, et nonobstant toutes choses à ce contraires. Car