Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courir vos doigts jusqu’à la plus haute extrémité de la touche et les faire revenir insensiblement jusqu’au sillet avec rapidité et en mesure, chose que personne n’avait vue en Angleterre auparavant[1]. »

Ces compliments de Wood à Baltzar nous montrent que celui-ci ne jouait pas seulement à la première position, mais qu’il démanchait.

Baltzar fut inhumé dans le cloître de l’église Saint-Pierre à Westminster.

Déjà, Carlo Farina de Mantoue, violoniste de l’Électeur de Saxe, avait fait paraître, à Dresde, en 1627, son Capriccio stravagante, qui montait jusqu’au de la troisième position, sur la chanterelle. Il est vrai que ce morceau contient des imitations de l’aboiement du chien, du chant du coq, de la flûte, du fifre, et que l’on doit y battre la corde avec le bois de l’archet. Cependant, tous ces effets plus ou moins artistiques n’empêchent qu’il y avait là un progrès réel dans le mécanisme de la main gauche, et cela, à une époque où les joueurs de violon de tous les pays n’osaient faire l’ut, par extension avec le petit doigt, sur la chanterelle.

G.-B. Fontana ne chercha pas des effets nouveaux dans l’œuvre de sonates qu’il écrivit vers 1630 ; toutefois, il mérite d’être signalé, car ce fut lui qui, le premier, composa la véritable sonate pour le violon.

On remarque une plus grande habileté d’exécution dans les compositions de Battista Vitali, violoniste du duc de Modène, né à Crémone, en 1644, lequel publia sa première œuvre à Bologne, en 1666.

En Allemagne, où nous venons de voir Carlo Farina faire imprimer son Capriccio stravagante, en 1627, les violonistes, bénéficiant de l’expérience des maîtres italiens, cherchaient à augmenter les ressources de l’instrument.

Après le départ de Baltzar en Angleterre, on en trouve

  1. Memoirs of music by the hon. Roger North, London, 1846.