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encore de très remarquables, pour le temps, dans la Musique de l’Électeur de Saxe, une des plus réputées de l’Europe.

Cinq violonistes français, certainement habiles, en faisaient partie en 1679, ce sont : Aymé Bertlain, G. Crosmier, Pierre Janary, Antoine Mustan et Jean Lesueur, qui recevaient chacun 250 thalers par an de Jean Georges II[1].

Jean Paul de Weslhoff, originaire de Lubeck, s’y fit aussi remarquer de 1670 à 1688. Il fut successivement capitaine dans l’armée danoise, sous les ordres de Gustave-Adolphe, violoniste et professeur de langues à la Cour de Saxe, enseigne d’une compagnie colonelle qui fit campagne en Hongrie contre les Turcs, dans l’armée commandée par le général Schultz, et, de retour à Dresde après cette guerre, il y reprit sa place dans la Musique de l’Électeur.

En 1682, il fit un voyage en Italie et en France, et reçut un brillant accueil à la Cour de Florence et à celle de Louis XIV. Ce monarque, qui l’entendit en décembre 1682, ne se fatiguait pas de lui faire jouer une pièce de sa composition, à laquelle il donna le nom de la Guerre[2].

L’heureux Électeur de Saxe posséda encore Johann-Jacob Walther, né en 1650, à Witterda, près Erfurt, qui occupe une place des plus importantes dans l’histoire du violon, en Allemagne.

D’abord laquais d’un grand seigneur polonais, chez lequel il reçut les premiers principes du violon, il entra plus tard dans la Musique du souverain saxon, et devait s’y trouver avec Westhoff.

Ses œuvres dénotent une grande hardiesse d’exécution, et celle qui porte le titre Hortulus Chelicus, uni violino, duobus, tribus et quator, etc., in-4o, oblong, de 129 pages, gravées sur cuivre, à Mayence, en 1694, dont on publia une deuxième

  1. Mobitz Furstenan. Zur Geschichte der Musik und des Theaters am Hofe der Kurfürsten von Sachsen, 1556-1763, 2 vol. Dresde, 1861, t. I, p. 192 et suiv.
  2. Mercure, décembre 1682, p. 386-387 ; idem, janvier 1683, p. 146.