Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/149

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veilles, sans rien tenir. Molière n’étoit pas le seul de ses amis, à qui sa conduite fît de la peine. Mr des P*** le rencontrant un jour au Palais lui en parla à cœur ouvert. « Est-il possible, lui dit-il, que vous ne reviendrez point de cette fatigante crapule qui vous tuera à la fin? Encore si c’étoit toujours avec les mêmes personnes, vous pourriez espérer de la bonté de votre tempérament de tenir bon aussi longtems qu‘eux. Mais quand une Troupe s’est outrée avec vous, elle s’écarte ; les uns vont à l’armée, les autres à la campagne, où ils se reposent ; et pendant ce temps-là une autre compagnie les relève ; de manière que vous êtes nuit et jour à l’atelier. Croyez-vous de bonne foi pouvoir être toujours le Plastron de ces gens-là sans succomber? D’ailleurs vous êtes tout agréable, ajouta Mr des P***. Faut-il prodiguer cet agrément indifféremment à tout le monde? Vos amis ne vous ont plus d’obligation, quand vous leur donnez de votre tems