Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/179

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Molière, toute la Cour, qui t’a toujours honoré de ses aplaudissemeuts sur ton Théâtre comique, touchée aujourd’hui de ta mort, honore ta mémoire des regrets qui te sont dus. Toute la France proportionne sa vive douleur au plaisir que tu lui as donné par ta fine et sage plaisanterie.

Les Personnes de probité, et les Gens de Lettres sentirent tout d’un coup la perte que le Théâtre comique avoit faite par la mort de Molière. Mais ses ennemis, qui avoient fait tous leurs efforts inutilement pour rabaisser son mérite pendant sa vie, s’excitèrent encore après sa mort pour ataquer sa mémoire ; ils répétaient toutes les calomnies, toutes les faussetez, toutes les mauvaises plaisanteries que des Poëtes ignorans ou irritez avoient répandues quelques années auparavant dans deux Pièces intitulées : le Portrait du Peintre, dont j’ai parlé, et Élomire Hypocondre, ou les Médecins vengés. C‘étoit, disait-on, un homme sans mœurs, sans Religion, mauvais Auteur. L’envie et l’ignorance les soutenoient dans ces sentimens ; et ils