Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/200

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D’ailleurs, tout ce fatras de petites circonstances, qui regardent les commencemens de Baron, m’ennuie à la mort. Je m’embarrasse fort peu qu’il ait eu du bien et des Tuteurs, et qu’il ait été petit Farceur à la Foire Saint-Germain, ni que Molière l’ait pris tout nud, et qu’il l’ait fait habiller. En habile homme, l’Auteur devoit même supprimer ces petites circonstances, par rapport à Molière. Mais n’en parlons plus, aussi bien cela n’en vaut pas la peine, et ne mérite d’être relevé que pour accuser l’Auteur d’imprudence, d’être entré dans des choses si communes, qu’il nous avoit pourtant promis d’écarter. Molière est le plus petit homme du monde quand l’Auteur le met avec Baron, excepté néanmoins dans l’aventure de Mignot. Cette action de Molière est belle, et je doute qu’il y ait beaucoup de personnes capables d’en ménager si bien une pareille. Mais je trouve toujours en mon chemin Baron, comme un indigne pupille, et Molière comme un fade gouverneur. L’Auteur a fait tout ce qu’il a pu pour couvrir le mauvais de la Vie de Molière ; mais comme il aime la vérité, il nous fait pourtant entendre par tout, mais surtout par la conversation de Molière avec Rohaut, que