Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

celui-là avoit une femme qui se conduisait en Comédienne peu scrupuleuse sur le chapitre de la vertu. Cette vérité n’était point trop bonne à dire si clairement, sur tout pour un Auteur qui nous avait promis d’éviter les choses communes.

L’avanture de ces quatre personnes qui se vont noyer est extravagante, et hors du vraisemblable ; et je m’étonne qu’un homme de bon sens nous la donne bien sérieusement pour une vérité. Je conviens que si la chose est vraie, Molière y fait le personnage d’homme d’esprit. Mais qu’est-ce que Chapelle a fait à l’Auteur, pour le mettre toujours pris de vin sur la Scène, ou dans la disposition de s’enyvrer ? Ne pouvoit-il le prendre de son beau côté ? C’est de gayeté de cœur insulter à la mémoire d’un galand homme.

L’Auteur détaille assez la Comédie du Tartuffe pour ceux qui ne sçavent pas ce qui se passa à l’occasion de cette Pièce. Mais j’entends tous les jours bien des gens de ce temps-là qui se plaignent que l'Auteur n’ait pas développé tous Ies mouvemens que l’on se donna pour faire supprimer cette Pièce, et pour en faire punir l’Auteur. Il falloit aussi nous dire sur quel modèle Molière