Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/238

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jesté. Il avait à soutenir la réputation qu’Elle lui avait déjà établie par son approbation : trois raisons qui devaient également donner de l’inquiétude à Molière. D’ailleurs nous avons toujours beaucoup de sufiisance pour tout entreprendre ; mais au moment de l’exécution nous tremblons naturellement. Molière se trouva dans cette situation à l’instant qu’il eut à établir sa réputation, ou à la détruire par son coup d’essai. Où est donc la contradiction dans cet endroit de mon Livre ? Au contraire j’y trouve, ce me semble, la nature à découvert.

Mon Censeur fait ce qu’il peut pour me faire des ennemis. Il me commet avec les Auteurs, avec les Comédiens. Mais avant que de l’essayer il devait plus observer mon expression ; car je n’ai point dit qu’avant et après Molière les Auteurs n’avaient donné que de mauvais Ouvrages. Voici mes termes : Courage, courage, Molière, s’écria ce Vieillard, à la représentation des Précieuses, voilà la bonne Comédie. Ce qui fait bien connaître que le Théâtre Comique était alors négligé : et que l’on était fatigué de mauvais ouvrages avant Molière, comme nous l’avons été après l’avoir perdu. Mon expression n’exclut point, comme celle de mon Censeur, les bonnes pièces