Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/258

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dioit ceux qui étoient avec lui, et il étoit des trois et quatre heures avec Molière ; et l’on a entendu ce grand Prince en sortant de ces conversations dire publiquement : « Je ne m’ennuie jamais avec Molière, c’est un homme qui fournit de tout, son érudition et son jugement ne s’épuisent jamais. » Je ne crois pas que mon Censeur veuille rabattre du sentiment d’un Prince qui jugeoit si seurement de toutes choses. Et cependant, c’est ce même Molière dont mon Critique ataque les connoissances et la conduite. Mais plus, il n’y a pas un an que le Roi eut ocasion de dire qu’il avoit perdu deux hommes qu’il ne recouvreroit jamais, Molière et LulIi. Ces paroles assurent la réputation et le mérite de Molière contre la malignité du Censeur.

Le récit que je fais de la mort de cet Auteur ne lui plaît point ; il est rempli de trop petites circonstances pour son esprit supérieur. Il n’y en a pourtant pas une que j’aie mise sans dessein ; quand il entre dans la loge de Baron, il paroît qu’il a plus d’atention au succès de sa Pièce, qu’à l’état violent où il étoit : il refuse en homme d’esprit de prendre les bouillons de sa femme, parce que les choses, dont ils étoient composés, au-