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Phénomènes qui se passent dans les vaisseaux. Fluxion. — Nous avons vu qu’à la suite de l’incision, il y a eu une hémorrhagie bientôt arrêtée, et qu’on a réuni immédiatement les bords de la plaie. Que s’est-il passé ? « Dans tous les capillaires divisés, le sang s’est coagulé jusqu’à la ramification la plus voisine, c’est-à-dire jusqu’au point d’où chaque capillaire se détache du réseau canaliculé. De sorte que la circulation est interrompue à travers l’étendue de l’incision et que les capillaires qui existaient en ce point sont devenus imperméables ; il faut donc désormais que le sang passe dans les voies latérales. Ceci ne peut évidemment s’effectuer que sous une pression artérielle plus forte, qui augmentera à mesure que l’obstacle à la circulation sera plus grand et que les voies supplémentaires de la circulation dite collatérale seront moins nombreuses. Cette pression exagérée amène, comme conséquence, une dilatation des capillaires voisins, qui est considérable relativement à leur calibre : de là la rougeur et une portion aussi du gonflement autour de la plaie. Mais le gonflement reconnaît encore une autre cause : plus les capillaires se dilatent, plus leurs parois se distendent et s’amincissent. Or, dans les conditions normales d’épaisseur et de pression de leurs parois, ces vaisseaux laissent transsuder le plasma sanguin qui doit nourrir les tissus. Le plasma, maintenant que la pression est augmentée, traversera en plus grande abondance les parois vasculaires amincies, le tissu lésé en sera pénétré et se gonflera en vertu de son pouvoir d’imbibition. La rougeur et par suite la chaleur, ainsi que le gonflement des bords de la plaie, sont donc expliqués par les modifications que détermine le développement rapide de la circulation collatérale, qui fait amener près des surfaces lésées une grande quantité de sang dans les vais-