Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/18

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seaux. Alors la douleur est due à une légère compression des nerfs, produite par la tuméfaction du tissu.

C’est ainsi que M. Bilroth (Pathologie chirurgicale) explique l’inflammation traumatique qui se développe dans toute solution de continuité. Évidemment, cette explication est un peu trop mécanique, et ne peut du reste guère s’appliquer aux phénomènes qui se passent dans toute autre inflammation non traumatique. La dilatation vasculaire doit reconnaître une autre cause que l’oblitération des capillaires voisins. Cette autre cause serait l’irritation, dont l’action essentielle est encore hypothétique.

Phénomènes qui se passent dans le tissu ; néoplasme cellulaire. — Tandis que les capillaires se dilatent et qu’une exsudation séreuse imbibe le tissu conjonctif des environs de la plaie, celui-ci subit, dans ses propriétés physiques et vitales, des modifications qui ont pour but, d’une part, de faire ramollir sa substance fibreuse, ce qui permet l’agglutination des bords de la plaie ; et, d’autre part, de provoquer une multiplication cellulaire destinée à organiser la soudure et à la rendre définitive. Or le tissu conjonctif, d’après l’opinion de nos auteurs modernes, consiste en une substance intercellulaire, d’apparence fibreuse, dans laquelle se trouvent répandus les corpuscules conjonctifs ou cellules plasmatiques. Ces cellules sont aplaties et affectent des formes variées, étoilées, fusiformes, ovales et rondes. Tels sont les éléments qui servent de base au travail réparateur qui va se produire.

Quelques heures seulement après la production de la lésion, comme on a pu s’en convaincre à l’aide d’expériences, le tissu a subi une modification sensible dans ses éléments constitutifs. Sous l’influence des courants, s’effectuant des vaisseaux dilatés aux cellules et réciproque-