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s’allonger sous forme d’anses plus ou moins sinueuses, en se dirigeant vers la surface de la plaie, pour fournir les éléments nécessaires au travail organique qui s’opère en cet endroit. Mais de nouveaux vaisseaux se forment ; des faisceaux de cellules fusiformes se disposent en canaux cylindriques au voisinage des bouts obturés, dans lesquels le caillot sanguin n’a pas tardé à se résorber ou à s’organiser ; ils entrent en communication libre avec eux et les relient ensuite aux anses vasculaires, soit à celles du même bord, soit à celles du bord opposé. Ces points de communication, au commencement assez rares, entre les anses vasculaires qui se font face des deux côtés de la plaie, se multiplient assez rapidement. Il en résulte bientôt un réseau de nouvelle formation très abondant à l’endroit de la solution de continuité, qui fait communiquer entre eux les capillaires des deux bords de la plaie. Alors les troubles de la circulation disparaissent, la rougeur et le gonflement s’effacent. ; mais la cicatrice, à raison du grand nombre de vaisseaux qu’elle possède, conserve cette teinte rouge que nous avons déjà mentionnée.

Formation régressive cicatricielle. — Quand le jeune tissu destiné à réunir les bords de la plaie est arrivé à sa complète organisation, le travail de formation cesse, la néoplasme cellulaire s’arrête. Une partie de la grande vitalité déployée en cet endroit de production devient inutile et doit disparaître ; le tissu de nouvelle formation se modifie et prend les caractères d’un tissu définitif. Une disparition partielle des vaisseaux a lieu ; leurs parois s’affaissent et se réduisent à l’état de cordons minces et solides de tissu conjonctif. Avant que cette modification vasculaire s’opère, les métamorphoses des éléments cicatriciels ont déjà commencé. À mesure qu’elles s’éloignent de