Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/22

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l’époque de leur naissance, les cellules nouvelles, de sphériques qu’elles étaient, deviennent fusiformes, s’aplatissent, lancent des prolongements en divers sens et revêtent la forme plate et plus ou moins étoilée des corpuscules conjonctifs. La substance intercellulaire, gélatineuse au début, se solidifie de plus en plus, devient de moins en moins humide et prend les caractères de la substance fibreuse. Avec une partie des vaisseaux disparaissent aussi un certain nombre de jeunes cellules qui se désagrègent, sont résorbées ou subissent la transformation graisseuse. De cet ensemble de phénomènes résultent le racornissement, la condensation du tissu de cicatrice au point de le rendre imperceptible et de faire croire à sa disparition, alors surtout que le contact des bords de la solution de continuité était très intime. Ainsi se trouve expliquée la force de rétraction considérable de ce tissu, force très manifeste dans la guérison des plaies avec perte de substance.

Lymphe coagulable des anciens ; son rôle. — Avant que les investigations microscopiques eussent imprimé aux sciences anatomique et physiologique l’impulsion qui les pousse aujourd’hui vers un progrès immense avant que l’histologie fût créée, qu’elle fût devenue la base de l’étude des manifestations de la vie et permit ainsi d’expliquer le mécanisme de la cicatrisation tel que nous venons de l’exposer, on faisait jouer un rôle capital, exclusif même, à cette exsudation de matière jaunâtre, gluante, qui se produit à la surface de la plaie. Pour les auteurs, cette matière exsudée, que les anciens appelaient suc nourricier ou radical, et que les modernes désignaient sous les noms de lymphe coagulable, plastique ou organisable, pseudo-membrane (Cruveilhier), devait agglutiner, réunir l’une à l’autre les lèvres de la plaie, d’abord pro-