Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/24

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rants nutritifs, la substance intercellulaire du tissu conjonctif se ramollit par suite d’une absorption rapide du plasma sanguin ; la fibrinogène, qui imbibe le tissu et constitue une couche agglutinative entre les lèvres de la solution de continuité, prend alors les caractères de la fibrine, se coagule autour des jeunes cellules, et dès le troisième jour après la lésion elle constitue un moyen d’adhésion assez fort pour n’avoir plus besoin des moyens chirurgicaux (sutures).

Cette fibrine se condense de plus en plus par l’évaporation de sa partie aqueuse, et se transforme peu à peu en tissu conjonctif fibreux ; elle subit en un mot les modifications que nous avons déjà étudiées, et qui, de concert avec celles des corpuscules conjonctifs nouvellement formés, tendent à faire arriver le tissu de cicatrice à l’état stable.

En résumé, la lymphe plastique ou organisable des anciens n’est, au début, qu’un exsudat séreux qui se mêle ensuite à la substance conjonctive ramollie et devient fibrino-plastique. Dans le premier cas, elle n’agit que comme matière agglutinative, et dans le deuxième, comme matière un issante intercellulaire, finissant par constituer de la substance fibreuse. Il n’y a donc pas entre les opinions actuelles sur le mécanisme de la cicatrisation et celles ayant cours auparavant un abîme aussi profond qu’on aurait pu le supposer On croyait autrefois à l’organisation complète de la matière fibrineuse exsudée ; aujourd’hui on admet aussi une organisation que l’on borne à la transformation fibreuse.

Le sang extravasé s’organise-t-il ? — Hunter admettait l’existence de deux modes de réunion sans suppuration : une inflammation adhésive par sécrétion et organisation de la lymphe coagulable, et une réunion beaucoup plus