Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/23

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visoirement et puis d’une manière définitive par la formation de vaisseaux dans son intérieur, par son organisation enfin. Mais, parce qu’il est démontré aujourd’hui par l’observation directe que le tissu nouveau, la cicatrice, ne peut se former qu’aux dépens des cellules préexistantes et nullement par une génération spontanée dans la lymphe coagulable des anciens auteurs, doit-on nier les rapports qui existent entre cette matière exsudée et la néoplasme cellulaire ? Évidemment, ce serait aller un peu trop loin, et l’on serait d’ailleurs en contradiction avec les faits. On doit admettre, avec des observateurs tels que Hunter, Vidal (de Cassis), Cruveilhier, etc., que cette exsudation a certainement sa valeur dans le travail restaurateur des plaies ; car leur erreur ne porte que sur la connaissance des phénomènes intimes qu’ils ne pouvaient étudier. Voici du reste ce que l’on doit entendre par lymphe coagulable ou plastique, et le rôle que cette substance joue dans la cicatrisation par première intention.

À la suite des phénomènes vasculaires qui se produisent au début de la lésion, une exsudation séreuse imbibe tout le tissu des environs de la plaie et s’épanche à la surface de cette dernière, où elle se coagule en une croûte jaunâtre de faible résistance. Cette matière n’est autre chose que le plasma du sang ; d’après les recherches de A. Schmidt, elle a pour base la fibrinogène, c’est-à-dire une substance qui n’est pas de la fibrine, mais dont la structure et la nature s’en rapprochent beaucoup. Combinée avec la globuline de la substance fibrino-plastique des tissus dans des proportions déterminées, elle se transforme en fibrine, qui se coagule et prend les caractères que nous lui connaissons.

Sous l’influence du travail cellulaire qu’activent les cou-