Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/44

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la membrane ales bourgeons charnus. Il plaça sur cette membrane quelques parcelles de charbon porphyrisé. Le lendemain, elles étaient recouvertes par une pellicule blanchâtre assez épaisse. Les jours suivants, la teinte noire du charbon s’effaçait de plus en plus, et les grains de charbon paraissaient s’enfoncer dans le tissu. M. Laugier en conclut que cette membrane augmentait en épaisseur, par la stratification de couches de lymphe qui s’organisaient au fur et à mesure qu’elles se formaient. Cette conclusion ne diffère de celles que nous avons exposées plus haut que par la question de l’organisation de la lymphe, question secondaire dans le fait que nous venons d’examiner.

Origine du pus. — L’origine du pus a été l’objet d’un grand nombre d’hypothèses. Sans remonter à Hippocrate et Galien, qui faisaient de la pyogénie une espèce de coction ou d’altération des humeurs, ni même aux auteurs moins anciens, qui faisaient sortir le pus des vaisseaux, nous arrivons immédiatement à Hunter. Le célèbre chirurgien anglais, repoussant énergiquement l’idée de l’origine du pus dans les vaisseaux, admettait la formation de vaisseaux particuliers affectant une disposition et une structure spéciales, qu’il appelait glandulaires, et dont le résultat était la sécrétion du pus. L’idée de Hunter ne prévalut pas, et on lui préféra l’explication plus simple de Delpech, qui attribuait la formation du pus à une véritable sécrétion de la membrane des bourgeons charnus, qu’il appela par suite membrane pyogénique. C’était là, en effet, une théorie très séduisante par sa simplicité, qui ne réclamait aucun effort d’imagination pour être comprise et qui avait encore l’avantage d’assimiler cette fonction aux autres fonctions sécrétoires. Aussi s’en est-on contenté jusqu’à