Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/48

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 49 —

Le tissu bourgeonnant se trouve ainsi parcouru par un très grand nombre de vaisseaux qui prennent une part si essentielle à l’aspect de la plaie. Ils donnent aux bourgeons charnus leur couleur vermeille, leur rigidité et leur volume. Si l’on examine un tissu bourgeonnant sur le cadavre, on le trouvera pâle, flasque et beaucoup moins épais que sur le vivant ; c’est que les vaisseaux sont vides ou à peu près.

L’aspect granuleux de la surface est également dû à ces vaisseaux. Ce sont les anses vasculaires qui se disposent en houpes, en pelotons peu volumineux, séparés par des sillons irréguliers peu profonds, qui ne peuvent se combler de tissu nouveau, parce qu’il n’y a production de tissu que là où il y a des vaisseaux. À mesure que des couches nouvelles les recouvrent, ces pelotons s’anastomosent entre eux par des communications latérales, qui peuvent à leur tour faire saillie et reproduire d’autres granulations. Quant à la formation des gros bourgeons charnus que l’on observe assez souvent dans les plaies profondes, elle est due simplement à la plus ou moins grande vitalité des parties qui en sont le siège. On voit quelquefois des bourgeons volumineux s’élever à côté les uns des autres et ne pas se souder, bien qu’ils soient en contact. C’est qu’au point de démarcation s’est produit, par une cause quelconque, un arrêt de développement, alors que les parties voisines continuaient à s’accroître ; la réunion ne peut ensuite avoir lieu, à cause de l’interposition du pus, que si les bourgeons sont pressés les uns contre les autres, comme cela se produit plus tard quand la plaie se comble.

De la cicatrisation secondaire par juxtaposition. — Quand on examine une plaie guérissant par première intention à côté d’une autre se cicatrisant après suppura-