Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/50

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d’où le rétablissement de la continuité et la cicatrisation. La cicatrice sera seulement plus épaisse dans ce cas que lorsque la plaie a été immédiatement réunie, puisque déjà une certaine quantité de tissu bourgeonnant s’est formée, auquel vient s’ajouter celui qui est destiné à rendre l’adhésion définitive. Tels sont les faits que Cruveilhier explique par le développement de l’inflammation adhésive succédant à l’inflammation suppurative (expressions consacrées par Hunier).

Formation régressive cicatricielle ; cicatrisation proprement dite. — Nous avons déjà vu dans les phénomènes apparents que, lorsque les granulations ont atteint le niveau de la peau, et quelquefois plus tôt, elles cessent de s’accroître ; la néoplasme cellulaire s’arrête, et avec elle la suppuration ; la surface granuleuse se recouvre d’une couche épidermique ; enfin, le tissu bourgeonnant subit une modification régressive.

La cessation de la néoplasme cellulaire, et par suite de la suppuration, est un des points obscurs de la question qui nous occupe, à laquelle cependant les études modernes ont fait faire un si grand pas. Toutefois, qu’il nous suffise de savoir que cette cessation se produit d’une manière heureuse dans la généralité des cas.

L’épiderme, avons nous dit, procède de la périphérie, s’étend par bandelettes successives vers le centre de la plaie. Nos anciens auteurs, ne pouvant donner une explication anatomique plausible de son origine, s’étaient bornés à le considérer comme une transformation au contact de l’air, une dessiccation de la partie la plus superficielle du tissu bourgeonnant, arrivé à son dernier degré d’évolution. Mais lorsque Meckel eut démontré que l’épiderme, dans l’état physiologique, était fourni et régénéré par le réseau