Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/54

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détruit, puisqu’il se reproduit constamment à l’état physiologique.

Nous avons étudié comment le tissu conjonctif procède à sa régénération : il est répandu dans tout l’organisme, toujours continu à lui-même ; il forme la base de tout le corps et de chaque organe en particulier ; il supporte le réseau capillaire qu’il distribue à toute l’économie. Aussi est-il le point de départ, le siége du travail réparateur qui s’opère dans une plaie ; et comme il est intéressé dans toute l’étendue de la lésion, en opérant le rétablissement de sa continuité, il amène tout naturellement la guérison.

Il est très apte d’ailleurs à sa régénération ; les éléments morphologiques qui le constituent diffèrent peu de l’état primitif. Le corpuscule conjonctif ne diffère de la cellule primordiale que par des modifications éprouvées dans sa forme ; mais sous l’influence de l’irritation, il reprend son premier état et procède à sa multiplication.

Les dérivés du tissu conjonctif sont réparés par lui ; il donne naissance à un produit qui, sans être identique à celui qu’il remplace, s’en rapproche beaucoup quelquefois et en tient lieu dans tous les cas. Ainsi le tissu fibreux blanc, qui n’en diffère que par des modifications dans la structure et non dans les éléments morphologiques, se trouve presque régénéré. Le tissu fibreux jaune n’est que réparé, parce qu’il a pour base la fibre élastique qui n’est pas susceptible de reproduction : c’est un corpuscule conjonctif transformé. Le tissu cartilagineux se régénère par lui-même ; aussi est-il plutôt un analogue du tissu conjonctif qu’un dérivé. Le tissu osseux se régénère, mais à l’aide du tissu conjonctif qu’il renferme, et le produit devient semblable au tissu réparé.

Le rôle que le tissu de cellules et le tissu conjonctif