Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/56

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en Allemagne, et de MM. Vulpian et Philippeau, en France, on ne peut plus douter de la possibilité de cette régénération, dont on a pu étudier le mécanisme, car l’élément nerveux a été constaté dans le tissu de cicatrice qui reliait les deux bouts du nerf divisé.

Mais comment se fait-il que les nerfs se régénèrent et que les muscles ne possèdent pas cette propriété ? Cependant la fibre musculaire, comme la fibre nerveuse, procède immédiatement de la cellule primordiale, qui s’est modifiée également pour constituer l’élément de ces deux tissus.

Faut-il attribuer cette différence à l’importance de leur rôle physiologique ? Est-ce que l’influx nerveux, à cause de sa tendance à circuler dans la fibre nerveuse, provoquerait la prolifération dont elle est le siège ? Ou bien ce résultat est-il dû tout simplement à une propriété spéciale provenant d’une composition morphologique particulière ? Il est probable que c’est à ces causes réunies que doit être attribuée cette faculté de régénération du tissu nerveux.

Quoi qu’il en soit, il est avéré que la fibre musculaire reste inerte quand elle est divisée, tandis que la fibre nerveuse se régénère. Toutefois la propriété de se reproduire que possèdent les nerfs n’est pas illimitée ; elle n’égale pas, par exemple, celle du tissu conjonctif, attendu que la fibre nerveuse s’éloigne beaucoup plus que celui-ci de la cellule primordiale.

Examinons maintenant les modifications qui surviennent dans le muscle divisé, nous étudierons ensuite le mécanisme de la régénération des nerfs.

De la cicatrisation dans le tissu musculaire. — Les muscles sont les organes les plus abondamment pourvus de tissu conjonctif. Les fibres primitives, élément histologique de ce tissu, sont enserrées en très grand nombre par une enve-