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loppe commune de nature conjonctive, et constituent ainsi les faisceaux primitifs. Ceux-ci se réunissent entre eux, à l’aide d’un tissu conjonctif délicat, pour former les faisceaux musculaires qui se trouvent groupés en plus ou moins grande quantité pour constituer les muscles. Quand un muscle devient le siège d’une solution de continuité, ses éléments se rétractent et leurs bouts s’éloignent l’un de l’autre, même dans le cas où l’on aurait réuni les bords de la plaie. Tandis que le tissu conjonctif procède au rétablissement de sa continuité, la fibre musculaire est d’abord le siège d’une désagrégation assez limitée. À la limite de celle-ci s’opère une augmentation des noyaux du myolemme, augmentation qui n’a pas cependant pour résultat une production de nouvelles masses musculaires, mais seulement une terminaison arrondie des faisceaux primitifs dans le voisinage de la cicatrice. Cette terminaison, pareille à celle qu’on observe aux extrémités naturelles des faisceaux, ressemble parfois à un renflement en massue, mais plus souvent à un moignon conique. Ainsi modifiés, ces faisceaux musculaires se terminent dans la cicatrice, comme ils se terminent à leurs extrémités dans les tendons, c’est-à-dire dans une cupule avec laquelle il y a continuité parfaite et très intime, par le moyen du tissu conjonctif interfasciculaire du muscle qui se prolonge dans la cicatrice. Cette cicatrice musculaire devient, dans ce cas, une intersection tendineuse permanente que la fibre musculaire ne peut jamais franchir. La lame tendineuse, épaisse quand il y a eu perte de substance, est très mince quand la plaie a été réunie par première intention ; quelquefois même elle est si mince, qu’elle semble avoir disparu ; ce qui a fait dire à certains observateurs que la continuité s’était rétablie dans l’élément charnu. Mais c’est là un fait très excep-