Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

nes animaux que chez les adultes : six semaines, deux mois suffisent dans le jeune âge.

Peu après ce travail de désagrégation, d’atrophie, commence le travail régénérateur. Celui-ci procède de l’extrémité libre du bout central, qui n’a subi jusqu’ici d’autre modification qu’un léger renflement. De cette extrémité part un faisceau grisâtre qui se dirige, dans l’épaisseur du tissu fibreux de cicatrice, vers l’extrémité libre du bout périphérique et vient s’y réunir. Les fibres composant ce faisceau sont plus grêles que celles du bout central, et la plupart ne possèdent pas de matière médullaire, ce qui donne à ce faisceau un aspect grisâtre. Mais il augmente bientôt de volume et devient blanc. Enfin, au bout de cinq à six mois, on a un cordon nerveux de nouvelle formation allant d’un bout à l’autre ; mais il est un peu plus mince que le bout central, encore légèrement renflé. La régénération se prolonge rapidement dans le bout périphérique qui recouvre ses caractères normaux par suite de la restauration des tubes nerveux anciens (Schiff).

Mais cette régénération ne s’opère pas à toutes les distances. Il y a une limite, même assez restreinte, variable toutefois selon les animaux et selon leur âge. Sur les petits animaux (chiens, chats), une excision de 2 centimètres est assez facilement réparée. M. Schiff et MM. Vulpian et Philippeau ont vu se combler, par la régénération, des pertes de substance ayant jusqu’à 4,5 et même 6 centimètres de longueur. Chez nos solipèdes, une perte de substance de 2 centimètres n’est pas réparée. Dans le jeune âge, cependant, il s’opère des régénérations plus actives et plus étendues que dans l’âge adulte.

Quand la régénération n’a pas lieu, le bout central se termine au point de la division du nerf par un léger ren-