Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/64

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organisme est doué de propriétés plastiques remarquables ; là où le cheval fournira du pus, le bœuf donnera des fausses membranes, des produits organiques nouveaux. Aussi les plaies dont on a rapproché les bords se cicatrisent-elles par première intention avec une facilité étonnante. Par contre, les plaies exposées bourgeonnent assez lentement, suppurent peu et mettent assez longtemps à se cicatriser.

Comment expliquer cette faculté pyogénique chez le cheval, et ces propriétés plastiques chez le bœuf, qui font varier d’une manière si grande le travail cicatriciel Il y a là sans doute une cause inhérente à leur constitution et dont l’essence n’est guère appréciable.

Quoi qu’il en soit, le chien semble tenir le milieu, sous ce rapport, entre les deux espèces précédentes. Il est vraiment remarquable de voir avec qu’elle facilité les plaies simples, chez cet animal, se cicatrisent par première intention et avec quelle rapidité les plaies suppurantes arrivent à la guérison. Les conditions les plus favorables à la cicatrisation, au travail néoplasique qui en est la base, se trouvent réunies dans son organisme ; les prédispositions pyogéniques et organiques y sont comme équilibrées.

Chez le porc (comme chez l’homme), les plaies siégent dans une masse adipeuse (lard), où le tissu conjonctif est, pour ainsi dire, encombré par du tissu graisseux dont la vitalité est faible. C’est ce qui explique la lenteur avec laquelle les lésions traumatiques guérissent chez cet animal et leur tendance à se compliquer d’accidents gangréneux.

Les mêmes particularités pourraient s’observer chez le mouton avec moins de gravité toutefois ; mais chez cet animal les plaies sont rares, protégé qu’il est par une enveloppe laineuse souvent très épaisse. Celles qu’on ob-