Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/7

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cartilagineux étaient réparés par une cicatrice qui prenait bientôt les caractères du tissu qu’elle remplaçait ? D’un autre côté, il est avéré, aujourd’hui, que les os fracturés se réparent par du tissu osseux ; qu’ils peuvent même se reproduire entièrement quand leur périoste a été conservé (Flourens). D’ailleurs, un exemple de régénération des tissus, que les partisans de la non régénération ne manquent pas de désavouer, mais qui est actuellement un fait certain, c’est le rétablissement de la continuité des fibres nerveuses. Il est vrai que cette régénération est assez limitée, mais elle existe et pourrait servir seule à réduire les prétentions des partisans des idées de Fabre.

En résumé, les capillaires et les petits filets nerveux se reproduisent dans la cicatrice. Les tissus conjonctifs, fibreux-blanc, fibro-cartilagineux, osseux et nerveux, se régénèrent. Les tissus fibreux jaune et musculaire ne sont que réparés ; il en est de même des organes complexes, tels que la peau, les glandes, les vaisseaux, etc. Ainsi se trouve justifiée noire épigraphe : certains tissus se régénèrent ; les autres ne sont que réparés.

Ainsi que nous venons de le voir, la majorité des auteurs de la dernière époque expliquaient le mécanisme de la cicatrisation par l’exsudation de la lymphe plastique, qui s’organisait et constituait bientôt le tissu nouveau.

Cependant, J. Bell dès 1795 présentait la réunion par première intention comme un acte en tout semblable à celui qui, dans l’état normal, préside à la nutrition et à l’accroissement des parties. Cette idée, qui n’avait été pour lui qu’une hypothèse, est devenue pour nos micrographes une réalité.

La lymphe exsudée à la surface des plaies ne peut pas s’organiser spontanément ; elle sert de milieu aux élé-