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Page:Gros - Aventures de nos explorateurs à travers le monde, 1896.djvu/167

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chez les peaux-rouges

Francisque et moi, montés sur d’excellents mustangs, nous faisions chaque jour de douze à quatorze heures de course, sans que nos admirables chevaux semblassent fatigués outre mesure, bien qu’ils n’eussent d’autre nourriture que l’épais gazon des clairières, des brindilles des buissons, puis, quand nous eûmes franchi la zone des forêts, les hautes herbes de la prairie.

Nous arrivâmes ainsi au sommet d’une colline, d’où la vue s’étendait à l’horizon presqu’à l’infini. Dans le lointain, à nos pieds, nous vîmes, rangées les unes contre les autres, les tentes en peaux de buffle, formant des cônes élégamment ornés, qui composaient le village, but de notre voyage.

Vous savez comme moi qu’on tenterait en vain de surprendre des Comanches ; déjà notre arrivée était signalée, et nous vîmes tout à coup surgir de derrière une touffe d’ormes blancs un groupe de trois Indiens armés, qui s’avancèrent vers nous, tenant à la main le terrible tomahawk qu’ils envoient