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Page:Gros - Les explorateurs contemporains des régions polaires, 1881.djvu/87

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les explorateurs contemporains.

dant son bras vers le sud, regardez attentivement dans cette direction.

Un hourra de joie éclata.

Le soleil qui avait fait son apparition à l’horizon éclairait un ciel pur et sans nuages.

À quelques milles en mer, un navire apparaissait, toutes voiles déployées. Un panache de fumée, qui seul se détachait sur la voûte azurée en flocons blancs, apprit aux abandonnés qu’ils avaient devant eux un steamer. Chacun se mit à l’œuvre pour contribuer à l’établissement de signaux, pour attirer autant que possible l’attention du bâtiment en vue.

Hans et Joë, seuls possesseurs d’armes à feu, tirèrent d’abord un grand nombre de coups de fusil, puis, voyant que le vent qui venait du sud, n’emportait pas sans doute le son jusqu’au navire, ils firent retentir leurs armes simultanément.

Le mât du canot fut hissé sur la partie la plus élevée du glaçon ; pour le grandir on amarra au bout tous les agrès et les rames qui restaient : les hommes se dépouillèrent, malgré le froid très vif, de leurs vêtements, pour en faire des sortes de pavillons.

Les yeux dirigés vers l’horizon, ne quittant pas d’un instant le navire, suprême espoir de délivrance, rien dans sa marche ni dans ses allures n’indiquait qu’il se doutât de la présence des infortunés.

Joë tenta un suprême effort : il vida sa poudrière dans une peau de phoque qu’il enroula étroitement