Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/179

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eussent pris un autre caractère. Ils auraient été, un peu, comme l’admirable col de dentelle mis sur la robe aux grands plis d’une toilette de femme. Mais le plâtre qui les recouvrait n’était que festons, guirlandes, fleurons et lambrequins ; et ces tours devaient ressembler à ces châteaux de saindoux, que l’on voit, aux fêtes, dans les boutiques de charcutiers.

Cette comparaison vulgaire me sera pardonnée. Elle est exacte. Je ne puis passer pour un démolisseur. Loley et Bakong n’en restent pas moins en tant que science, ouvrage et métier, de véritables prodiges qu’il faut connaître au même titre qu’Angkor. Je vais d’ailleurs donner un exemple :

Le linteau khmer est un bloc monolithe de grès, d’environ un mètre soixante de longueur sur cinquante centimètres de hauteur. Dans le groupe d’Angkor, il se compose généralement d’un motif central : tête de monstre. De sa gueule sortent deux guirlandes qui forment sur toute la longueur de la pierre un arceau surbaissé, qui s’appuie par deux larges volutes sur les chapiteaux des deux pieds-droits. En bas et en haut de la guirlande et dans des sens respectifs, de nouveaux rinceaux