Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/206

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ulptés se font face à soixante centimètres l’un de l’autre. Enfin, un grand nombre de figurations du Bouddha se mêlent aux sculptures brahmaniques.

Sans verdure presque, ce chaos apparaît farouche sous le soleil. On dirait d’une tempête de pierres. Tout le jour, les dalles sont brûlantes. Il faut y avancer avec précaution, car on sent les écroulements bouger encore sous son pied. Des tours sont à leur instant critique d’équilibre : il semble qu’un bruit même va les faire s’effondrer. Et sur cette dévastation de colonnes couchées, de portiques arrachés, on voit, de loin en loin, les grandes faces calmes des prasats, qui sourient. Dieu formidable ! est-ce de cette mort et de cette dévastation que tu souris, ou bien des souvenirs sur lesquels se sont fermés tes yeux de pierre ?


Bantei Chhma. — Ensemble de tours pris des toitures du passage central. — (Tour de gauche. Hauteur : 12 mètres)
Bantei Chhma. — Ensemble de tours pris des toitures du passage central. — (Tour de gauche. Hauteur : 12 mètres)


XL

L’idée admise jusqu’à ce jour est que le Cambodge serait, une colonie indoue et qu’il devrait à l’Inde seule sa grandeur passée, ses richesses, et l’on ne s’est attaché seulement qu’à ses dogmes et à sa mythologie.