Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/207

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Si l’on peut évidemment prétendre que, sans l’Inde, ce pays ne serait jamais parvenu au point où il est parvenu, il ne faut pas oublier de noter, ce que l’on a trop oublié de faire, à mon sens, qu’il présentait un terrain tout préparé pour la semence et que sa civilisation économique étant accomplie, débarrassé de préoccupations d’ordre matériel, il était prêt à servir les spéculations religieuses et intellectuelles que devait lui inculquer l’élite qui l’avait choisi comme terre d’élection.

Avant notre ère, les Chinois s’y livraient au commerce, y écoulaient leurs marchandises, intéressés à provoquer des besoins auxquels ils pouvaient seuls répondre. Il y eut donc à ce moment une ascension sensible de l’état sauvage des peuplades aborigènes, un éveil, si l’on veut, de toute une vie économique. Et ce qui prend une singulière signification, c’est que ce commerce chinois — exclusivement chinois — non seulement ne fit que prospérer pendant toute la période indoue, mais demeure encore de nos jours à l’état de monopole, au point qu’une boutique cambodgienne est chose presque inconnue au Cambodge.

Les récits chinois que nous possédons dès