Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/208

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l’an 222, et qui s’échelonnent de siècle en siècle jusqu’à la fameuse relation de Tchaou Ta-Kouan en 1265, date où l’apogée khmère est déjà consommée, nous révèlent cet état de choses que confirme l’état actuel du pays.

Les poids cambodgiens, par exemple, n’existent pas et les unités de mesures dont on se sert sous des noms cambodgiens, ne sont autres que les poids chinois. Sur les bas-reliefs du Bayon, ce qui nous reporte au IXe siècle, j’ai relevé une jonque de modèle incontestablement chinois, semblable en forme, en capacité, en gréments aux jonques chinoises modernes qui transportent le riz. Les quelques rares industries du Cambodge font venir en grande partie leurs matières premières de Chine ; je ne citerai en exemple que le plomb vitrifié utilisé à l’ornementation de tous les frontons de pagodes, des socles des bouddhas, et qui est importé de l’Empire du Milieu au prix de 13 francs les 60 kilos.

C’est en vain que l’on chercherait dans une case cambodgienne un objet indou quelconque, de même que je les ai cherchés en vain sur les bas-reliefs des temples. Le lit, la coupe à eau, les armes, les rares objets insignifiants de cette case et des bas-