Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/210

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des religions et des mythologies communes. En réalité, ces représentations ne pouvaient pas ne pas être là, puisque nous savons d’autre part que les Khmers étaient sans religion et sans mythologie.

Mais les monuments ont un plan différent de celui des édifices indous ; ils sont même de conception opposée puisque le principe essentiel d’un plan indou exige la diminution de la hauteur des tours à mesure que l’on approche du sanctuaire alors que les tours khmères grandissent progressivement jusqu’au Saint des Saints.

Une telle divergence de vues dans l’ordonnance générale et fondamentale d’un ensemble est assez suggestive et le parti khmer au point de vue décoratif et de l’effet ne laisse pas d’être préférable, puisqu’il montre, aux foules, non pas une porte et une enceinte qui cachent tout le reste, mais au contraire, une totalité d’édifices progressivement ordonnés.

Ces constatations vont à l’encontre des idées généralement admises, puisqu’il est entré dans l’habitude des plumes de savants même autorisés, d’écrire trop souvent les temples indous du Cambodge.