Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dès le VIe siècle, époque à laquelle les premiers édifices en pierre s’élevèrent au Cambodge qu’y avait-il dans l’Inde ? La question est d’autant embarrassante, qu’il n’y avait rien de semblable. Les temples indous, antérieurs aux temples cambodgiens, n’étaient que des caves aménagées, sculptées dans le roc, superbes sans doute, mais dont on ne trouve pas une réminiscence au Cambodge. Le Gandhara nous a conservé de vastes stupas, également antérieurs à l’époque héroïque du Cambodge, stupas hémisphériques couronnés de parasols de pierres à cinq étages dont pas une réplique même approchante n’existe en pays khmer.

Si donc l’architecte indou avait inculqué sa science à l’ouvrier khmer, pourquoi ne lui aurait-il pas transmis des principes d’édification en pratique dans l’Inde depuis des siècles, et comment aurait-il fait surtout pour lui transmettre des plans et des procédés qu’il n’avait lui-même jamais utilisés, qu’il ne devait jamais utiliser, et qui lui étaient sans doute inconnus ?

C’est par conséquent abandonné à lui-même, semble-t-il, que le constructeur édifia au Cambodge ces monuments qui devaient l’illustrer. Comment