Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le Garuda, alors que le Naga de Bakong est épais et fruste. On comprend du même coup que vouloir adopter le système opposé : aller du composé, du compliqué au simple, n’est pas possible.

J’avais pensé un moment, que la sculpture décorative des monuments était devenue, conformément aux exigences de l’architecture, de plus en plus superficielle à mesure que les édifices se multipliaient. J’ai trouvé trop d’exemples du contraire pour persister dans cette idée. Si l’on veut en effet, que des conclusions archéologiques aient toutes leur valeur, elles doivent découler d’arguments indiscutables. Une indécision, une contestation, une seule exception peut tout renverser.

Ainsi donc, après des années d’études, sur les lieux, possédant près de deux mille clichés photographiques, le relevé méthodique des bas-reliefs, et les plans en main, ma conclusion provisoire est qu’on ne peut pas conclure et qu’il est impossible, à mon sens, de déterminer, dans l’état actuel de nos connaissances, l’évolution de l’art khmer, puisque l’on ne peut relever un indice quelconque sans en trouver immédiatement et dans la même place, un nouveau qui l’infirme.