Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/225

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pierre. Je le démontre par ailleurs tout au long [1]. Ici, je me bornerai à dire qu’en plan, élévation et coupe, un monument khmer en pierre peut être exécuté exactement de la même façon en bois, dans tous ses détails, et qu’on retrouve même dans le traitement du grès des particularités de métier propres au traitement du bois.

Les artistes khmers étaient de merveilleux sculpteurs sur bois depuis une époque que nous ignorons, lorsqu’ils se mirent à sculpter la pierre. Il y eut une utilisation spontanée de principes séculaires communs, et de tout ce qui était purement décoratif. Les constructeurs débutaient, mais les sculpteurs changeaient seulement d’échafaudages.

Les constructeurs sortaient du peuple réquisitionné, du peuple ignorant, qu’il était impossible de dresser, d’instruire — de là la médiocrité perpétuelle de leur œuvre. Mais les sculpteurs étaient capables de puiser leur inspiration aux sources mêmes, de par leur nature supérieure et leur imagination féconde — de là la rareté et la splendeur de leur œuvre. Nous étions arrivés, quelques paragraphes

  1. Recherches sur la vie des anciens Cambodgiens, d’après les bas-reliefs et les documents. — (En préparation).